míriam ruisseau
À 17 ans, parce que j’aimais Michel Tournier, un ami m’a offert mon premier appareil reflex.
Je n’avais d’autre ambition que de prendre mon frère, ma grand-mère, les arbres.
Déjà les arbres.
Et les petits riens —le désordre d’un lit, une boîte, des cailloux.
Je ne savais pas que je déposais là les premières notes de mes partitions mentales.
Après la philosophie et la littérature, j’ai choisi la photographie, abordée de manière littéraire, comme une écriture possible.
Au sortir de l’école, où Frank Horvat m’avait inoculé la rage de continuer, j’ai tout de suite travaillé en Presse, et en Corporate, en alternant toujours avec l’enseignement.
Un voyage en l’Espagne va m’encourager à développer mes recherches personnelles où l’humain, dans son environnement —social, géopolitique, poétique—aura toujours sa place, même en creux. Ce sont la mémoire, la trace, la rémanence et l’absence, qui m’intéressent ;
je tente donc de les imager.
Tanger, 2015 / Photo Céline Samperez-Bedos